New World Order RPG
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Two weeks later [PV Olivia]

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Aurore Bailey

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MessageSujet: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeLun 13 Juin - 12:32

Il apparaissait finalement que je ne sois pas aussi nulle que je le pensais pour m’occuper de Olivia. Je ne serais jamais parfaite dans ce rôle, je ne l’ai jamais occupée avant et honnêtement j’ai toujours et encore peur de faire une connerie, de faire des choses que je ne devrais pas faire ou au contraire de dire des choses que j’aurais dû taire. Je ne sais pas trop quoi penser de cette première journée avec elle, elle fut vraiment curieuse, Olivia s’était montrée hostile puis bien plus sympathique, je crois que la photo m’avait fais marqué de bons points avec elle, je crois que c’était le premier compliment qu’elle m’avait fais, ça n’avait été qu’un remerciement la bouche pleine de carottes mais c’était toujours mieux que rien pas vrai ? Je veux dire, elle aurait pu faire comme si de rien était, mais elle avait pris le temps de s’arrêter sur la photo et surtout, elle avait eu le coeur à me dire « merci ». Je sais pourtant qu’elle vie une expérience violente et des temps troubles en ce moment, mais parfois, une toute petite attention vaut mieux qu’un grand cadeau hors de prix. Moi aussi j’aimerais une photo de mes parents si ils leurs arrivaient quelque chose, à sa place c’est ce que j’aurais voulu, pensant comme ça, j’avais réussis à marquer quelques petits points qui finiront sans doute par faire une différence un jour ou l’autre. Evidemment ce n’était pas un jeu où quelqu’un compte les points et où le but est de faire mieux que n’importe qui d’autre, ce n’est pas un jeu du tout, mais que les choses se passent bien avec elle se veut important pour moi, j’ai besoin de savoir que tout se passe bien avec elle.

Une semaine plus tard.

Une semaine déjà de passé et finalement tout se passait assez bien, il y avait quelques moments de flottement, où nous ne savions pas quoi dire et qui terminait dans un silence gênant que nous brisions finalement en nous séparant chacune dans sa direction. Certains moments, je la voyais se retenir de me poser des questions, elle n’avait rien demandé sur moi, rien de personnel, ni mon travail, ni mes fréquentations, un éventuelle petit ami qui serait plutôt une petite amie, j’ignore si elle agit par respect, par crainte des réponses ou alors parce qu’elle n’en a strictement rien à faire. Je sens qu’un jour elle finira par poser ses questions, j’espère juste qu’elle ne fera pas ça d’un seul gros et énorme bloc parce que ça risquerait d’être compliqué de tout gérer d’un coup. Finalement elle a choisis de garder la maison de ses parents, comme je lui ai promis, son choix a été respecté, les affaires qu’elle voulait sont désormais dans mon duplex même si ça en faisait, franchement beaucoup plus que je ne pensais et le seul moment qui sembla la mettre mal à l’aise fut après ma douche. Habitude de célibataire, ne pas forcément me vêtir pour la distance entre la salle de bain et ma chambre, je crois que de me croiser dans un simple string ne l’a pas totalement laissée aussi indifférente qu’elle ne semble le montrer, mais elle n’a rien dis pour le moment, je verrais bien par la suite pas vrai ?

Une autre semaine plus tard.

Encore une semaine qui s’est passée plutôt bien, sauf que j’ai manqué de préparer un dessert au melon il y a trois jours mais que j’ai finalement eu la présence d’esprit de changer pour de la pastèque, plus ou moins in extremis. Nous ne discutions pas vraiment, ni dans la voiture quand je l’emmenais à l’école, ni quand je l’en ramenais, à la maison pas vraiment non plus, de temps en temps des bribes de discutions qui ne mèneront sans doute jamais à rien. Nous ne faisions pas vraiment d’efforts, j’avais peur d’en faire et gâcher ce début de quelque chose, je suppose que...elle n’avait simplement pas envie de faire une place à une inconnue dans son coeur juste après avoir perdu sa famille. Je ne savais pas trop quoi penser de cette situation, je m’imaginais tous les jours lui dire que j’aimerais qu’on prenne un soir pour discuter de ces deux semaines, savoir si des choses sont à changer ou pas, mais comme chaque fois, je n’ose pas, j’ai peur qu’elle le prenne mal ou contre elle, peur de la braquer contre moi. Pourtant aujourd’hui, le destin allait être forcé, mais à cet instant précis où je vais vers la salle de bain, j’ignore encore que ça sera le cas. J’ouvre la porte à la volée, simplement venue récupérer...je ne sais quoi puisque ça sort complètement de ma tête au moment où je tombe nez à nez avec Olivia qui vient juste de sortir de l’eau, j’attrape une serviette que je lui tends, sans penser à me retourner, me contentant de tourner la tête et naturellement :

- Désolée.

La pudeur n’avait jamais vraiment été un de mes traits de caractère et je crois que je ne pensais pas vraiment à Olivia...Après tout elle m’avait vue juste en string et puis nous étions soeurs non ?
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MessageSujet: Re: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeLun 13 Juin - 19:24

    La cohabitation avec ma demi-sœur se déroulait mieux que ce que je n’avais pu imaginer, ou redouter pour être plus juste. Vivre chez une inconnue n’était déjà pas facile, mais quand il s’agissait en plus d’une membre de votre famille, qui était restée jusqu’ici cachée, là, on atteignait des sommets. Et plus encore lorsqu’il s’agissait de votre nouvelle tutrice, alors que vous veniez de perdre toute votre famille d’un coup. Je trouvais pourtant que l’on s’organisait plutôt bien, et cela, sans vraiment se concerter, ou se parler. En fait, il y avait toujours ce malaise entre nous deux. C’était un peu normal après tout, il nous fallait du temps pour que l’on s’habitus l’une à l’autre. De mon côté, je tâchais de ne pas l’assommer de questions, de remarques acerbes et toutes faites, afin de lui laisser une chance comme je me l’étais promis, et de son côté, elle essayait de ne pas être trop sur moi, à me surveiller sans cesse. Ou alors, peut être le faisait elle, mais elle était douée, car pour ma part, je ne m’étais rendue compte de rien. A ce rythme là, nous aurions pu continuer ainsi longtemps encore je pense, mais arriva ce jour où Aurore entrait sans frapper dans la salle de bain, alors que je sortais tout juste de mon bain justement, me surprenant toute nue. C’était une goutte d’eau qui faisait déborder le vase. J’attrapais vivement la serviette pour m’enrouler dedans…

    "Non mais… jamais tu frappes avant d’entrer quoi ? Pis te sens pas obligée de rester à m’attendre hein !"

    Je n’attendais pas plus longtemps pour la pousser hors de sa propre salle de bain, fermant la porte en la laissant là, face à la porte fermée, tandis que je me séchais en pestant, grognant entre mes dents des mots incompréhensibles. M’exclamant alors sous la colère, qui n’était pas non plus terrifiante, je m’empressais de lui annoncer avant qu’elle ne s’éloigne…

    "Toi et moi faut qu’on parle… je me change et on discute au salon…"

    Une fois sèche, et après avoir entendu Aurore descendre l’escalier, pour m’attendre surement dans le salon comme je l’avais proposé, ou plutôt ordonnée, je filais dans ma chambre enfiler mon pyjama, pour ensuite rejoindre prestement ma demi-sœur installée dans le canapé de son salon. Je prenais alors place dans le fauteuil, devenu au fil de ses quinze jours de cohabitation, mon fauteuil. Puis, naturellement, je prenais la parole la première…

    "C’est le moment de jouer cartes sur table toi et moi. On vient de passer la barre des deux semaines sous le même toit, je crois que le temps d’une petite mise à niveau s’impose. T’es partante ? Je te propose que chacune son tour, l’on confie à l’autre ce qu’on apprécie chez elle, avant de dire sincèrement ce qui nous plait moins."

    Prenant une meilleure position dans le fauteuil, je venais à m’installer en tailleur, posture que j’appréciais lorsque je discutais. Puis, fixant Aurore d’un regard sérieux, mais qui n’était en rien accusateur, je me décidais à entamer cette discussion que j’avais voulu…

    "Bon je commence, vu que c’est mon idée… j’aime le fait que tu cuisines, et que tu te casses la tête pour faire un menu, des plats équilibrés."

    De suite, on voyait la gourmande qui se cachait en moi. Non mais surtout, il fallait dire que les repas, étaient importants lorsqu’on souhaitait retrouver le moral. Et c’était carrément vrai. Si j’avais du manger du pain sec, avec un verre d’eau chaque soir, j’aurais fini très certainement par me pendre. Et puis le coup des plats surgelés, prêts en dix minutes au micro onde, c’était clairement pas mon truc. J’étais toujours cette période de ma vie où mon physique me jouait des tours, et surtout, je n’étais pas vraiment ami-ami avec lui…

    "Et après un compliment, le reproche."

    Naturellement, en cet instant, Aurore devait parfaitement deviner ce que j’allais dire par la suite. C’était d’une logique imparable…

    "Je n’aime pas quand tu entres comme ça dans la salle de bain sans prévenir. J’ai beau être ta demi-sœur, il y a beau ne pas avoir d’homme qui passe ou vit ici, j’ai une certaine pudeur. Donc, à partir de maintenant, tu frappes avant d’entrer dans une pièce où je suis, et tu attends que je te dises d’entrer… s’il te plaît."

    Au moins, c’était dit. Je ne tenais pas à la voir débouler un jour dans ma chambre, comme elle venait de le faire ce soir dans la salle de bain, même si maintenant elle m’avait vu toute nue. On disait que c’était toujours la première fois la plus difficile. N’empêche que je ne souhaitais pas renouveler l’expérience…

    "A ton tour Aurore"

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Aurore Bailey

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MessageSujet: Re: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeLun 13 Juin - 20:13

Tout ne se passait pas si mal, à part quelques petits détails qu’il faudrait encore sans doute régler, j’imagine que cette cohabitation aurait pu être bien plus dramatique qu’elle ne l’était en ce moment. Certaines petites choses devaient l’agacer comme il y avait quelques petites choses qui parfois me dérangeaient avec elle, ce n’était jamais rien de méchant, ce n’est pas comme si elle s’était mise à fumer en cachette et pensant que je ne le découvrirais pas. Ou qu’elle avait un petit copain qu’elle faisait entrer par la fenêtre ou qu’elle faisait le mur...pire, se droguait. Non de tout ça, tout se passait plutôt bien, elle était une jeune femme très adulte et mature pour son âge et très honnêtement, c’était vraiment plaisant de se retrouver à faire ce constat, parce que ça prouvait que finalement, tout se passe au moins assez bien...sinon bien. Cependant et comme chacun sait, ce qui semble trop parfait n’est jamais fais pour durer, aussi et par conséquent, il arriva ce petit quelque chose qui allait forcément entrainer une discussion, je m’y attendais, sans savoir quand exactement cela finirait par nous tomber dessus. J’ignorais aussi que c’est mon comportement qui entrainerait cette discussion, j’avais préféré imaginé la surprendre faire une bêtise, pas trop grave mais assez pour en parler et malheureusement, ça ne fut pas le cas. C’était moi qui entrait dans la salle de bain sans toquer et qui surprenait, involontairement, ma demi-soeur nue. Je lui tendais une serviette en détournant les yeux mais visiblement, le mal était fais. Je me fais jeter hors de la salle de bain, ce qui est finalement plutôt normal et prévisible, tout en lui disant tout de même, pour ce que ça valait :

- Désolée, sincèrement désolée.

Je ne sais pas si rester devant cette porte servira à grand chose, aussi je m’apprête à partir quand je l’entends me dire, entre quelques mots marmonnés et inaudibles, qu’elle voulait que nous discutions dans le salon. Je réponds, assez fort pour qu’elle entende :

- D’accord.

Je descends au salon, mettant le plat au four, tout était déjà prêt, ne restait qu’à faire réchauffer. Je m’assois dans le salon, inquiète par ce qu’elle va me dire, j’ai un peu peur de m’entendre dire que je suis nulle comme tutrice, pire l’entendre me demander si elle peut avoir son indépendance et s’en aller vivre dans la maison de ses parents. Quoi qu’il en soit, je la regarde s’assoir et j’écoute ce qu’elle propose, un peu comme un jeu, en quelque sorte. Je m’inquiète de voir le jeu déraper mais après tout, pourquoi pas :

- Oui c’est d’accord.

Je ne sais pas si elle veut que je commence mais j’ai dans l’idée que je sais d’ores et déjà ce qui m’attend pour ce qui est du négatif, ma dernière intervention dans la salle de bain en fera partie, pour le reste...Elle commence et parvient à me faire sourire en faisant un compliment sur la cuisine. J’ai toujours aimé cuisiner et avec internet c’est tellement facile de trouver de bonnes recettes. En tout cas, je hoche la tête pour indiquer que j’ai bien pris note, rajoutant un petit :

- Merci.

Et le reproche tombe, j’aime le fait qu’elle clôt sur un « sil te plait » même si elle ne me demande pas vraiment. Je lui souris :

- C’est promis, toquer et attendre avant d’entrer, je le ferais.

Et c’est mon tour...je prends le temps de réfléchir un petit instant :

- J’aime beaucoup ton indépendance. Tu te prends en main, tu travailles sérieusement sans que je n’ai rien à dire, tu es polie, souriante, très agréable à vivre mais...

Je déglutis et la regarde dans les yeux avant de me lancer dans le reproche, comme cherchant son autorisation et finalement :

- Mais je n’aime pas que sois aussi indépendante, je me sens inutile. Quand je te propose de t’aider pour tes devoirs ou de savoir si tu veux cuisiner avec moi, de temps en temps un petit « oui » me ferait du bien. Je ne suis pas assez idiote pour croire qu’en deux semaines nous sommes les meilleures amies mais j’aimerais bien être juste un peu plus que celle qui te loge et nourris, me sentir un peu plus...soeur. Partager des choses.
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MessageSujet: Re: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeMar 14 Juin - 8:08

    Aurore s’accommodait visiblement de ce jeu que je venais de lancer entre nous, écoutant mes réflexions, commentaires, avec patience et sérieux, attentive à ce que je voulais bien lui confier sur ce que j’avais remarqué en ces deux semaines de vie commune. Peut être avait elle aussi besoin de me dire des choses ? C’était un moment important à vivre de toute façon. Elle hochait positivement à mes remarques, se doutant très certainement qu’entrer dans une salle de bain, sans frapper, et y surprendre sa sœur dans la plus simple tenue, ne pouvant pas l’aider à se faire bien accepter. Pourtant, je ne lui en voulais pas vraiment, c’était surtout de la colère sur le coup. Et puis, dans une vie à partager un même toit, c’était surement quelque chose qui devait arriver. A son tour, elle me confiait ce qu’elle aimait chez moi. Mon côté indépendant ? Ca oui alors, j’étais assez indépendante. En fait, je n’aimais pas trop qu’on me suive sans cesse pour s’assurer que je faisais bien les choses. J’étais polie ? Ce côté-là, je pouvais remercier mes parents, qui, sans être des tortionnaires, avaient toujours été très à cheval sur la politesse, les bonnes manières, nous éduquant d’une manière rigoureuse et juste. Souriante ? Je pouvais mieux faire. Il aurait fallut me voir quelques semaines en arrière pour cela cependant. Le temps n’était plus à la joie, ni aux sourires. Le mais arriva, ce que j’attendais le plus finalement…

    "Mais ?"

    Et ma demi-sœur se lançait. Je pensais avoir de nombreux défauts, et ne pas être plus facile à vivre que cela, malgré ce que pouvait dire Aurore. J’étais complètement perdue depuis que j’avais quitté mon chez moi, et surtout, depuis que j’avais perdu mes parents et ma sœur. Tous mes repères avaient volé en éclats, et il était encore bien difficile pour moi de me trouver une hygiène de vie, une discipline, et une raison d’être aussi. D’un côté, elle était marrante cette demi-sœur. Quelques instants auparavant, elle me disait aimer mon côté indépendant, et là, elle était clairement en train de me dire le contraire. Toujours aussi perdue avec moi visiblement, ce qui ne m’aidait pas du tout. De nouveau, je sentais sa détresse face à moi, et j’avais horreur de ça. Je n’avais pas besoin d’une demi-sœur totalement paniquée à l’idée de ne pas savoir comment agir avec moi. Pourtant, je n’étais pas difficile, je souhaitais juste que les gens arrêtent de faire les lèches cul avec moi parce que j’étais en deuil. Moi, je voulais qu’on agisse normalement avec moi, comme avant. Ce n’était pourtant pas bien compliqué !

    "Je vais pas te dire oui alors que je n’en ai pas envie ! Ou alors tu préfères je fasse la faux cul, la lèche botte comme tous les gens le font avec moi depuis l’accident ?"

    Surtout que je détestais cuisiner. Jamais auparavant je n’avais essayé de venir voir comment maman faisait la cuisine. Ca, c’était le truc de Violette. Moi j’étais plutôt celle à regarder la télévision avec papa dans le salon, en attendant que le tout chauffe au four, me délectant déjà de l’odeur alléchante qui se répandait dans la maison. Mais le mot de trop était celui qui sous entendait que je ne lui laissais pas jouer son rôle de sœur. Là, c’était clairement trop pour moi. Deux semaines déjà, et elle voulait remplacer Violette. Je me levais aussitôt, sans même réfléchir, l’émotion me poussant à réagir au quart de tour, sans que je ne puisse vraiment contrôler quoique ce soit…

    "Tu veux jouer le rôle de ma sœur ? Mais t’étais où toutes ces années ? C’est pas ma faute si papa nous a jamais parlé de toi, de sa vie « d’avant » !"

    Et pour changer, je sentais des larmes monter à mes yeux, poussée par une émotion que je ne canalisais plus, ou de moins en moins…

    "C’est pas de ma faute s’il avait ses secrets ! Pis t’étais au courant pour nous ? Pourquoi t’as jamais essayé de nous voir ? T’es fait chier ! T’es pas ma sœur !"

    Là, j’y allais fort, beaucoup trop fort, mais je réagissais de la sorte par réflexe de défense surement. Vouloir s’immiscer dans ma famille, et c’était une agression. Ne sachant plus comment réagir du coup, ni quoi dire, je tournais les talons pour grimper les escaliers quatre à quatre, laissant Aurore seule sur son canapé, pour m’enfermer dans ma chambre, claquant la porte de colère, avant de m’écrouler sur mon lit, la photo de ma famille blottit sous moi…

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MessageSujet: Re: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeMar 14 Juin - 9:02

Des deux, je suis supposée être l’adulte et ce genre de jeux, je devrais parfaitement savoir que ça ne peut pas bien finir. Quand on se dit ce qui va bien, on se demande si l’autre n’est pas un peu hypocrite mais quand on se dit ce qui ne va pas, il y a forcément un moment où ça finit par ne pas se passer aussi bien qu’on ne peut le supposer. Discuter est important c’est vrai, mais comme ça...Je ne sais pas si c’est franchement adapté, en tous les cas, il semble inévitable que nous ayons une discussion, surtout après la colère que j’ai déclenché chez elle en entrant ainsi dans la salle de bain. Et puis de discuter ne nous tuera pas et ça ne peut pas faire de mal pas vrai ? Alors du coup, j’écoute ce qu’elle me dit en prenant soin de bien noter ses réflexions et surtout sa demande, toquer avant d’entrer, ça ne doit pas être trop compliqué, je devrais sans doute en être capable je pense. Et puis vient mon tour, j’avoue que je ne sais pas vraiment quoi dire alors je prends quelques instants pour réfléchir et je me lance pour son indépendance et sa façon d’être, elle n’a pas crisé pour avoir quelque chose, elle s’est montrée toujours polie et capable de sourire, elle a prouvé qu’elle était capable de travailler seule sans que je ne doive lui crier de faire ses devoirs. En fait, elle est extrêmement indépendante et très honnêtement, j’aime beaucoup ce côté de sa personne, je n’ai pas à la surveiller sans arrêt pour savoir que tout va bien. C’est un fardeau en moins sur mes épaules e très honnêtement, je suis vraiment contente d’en être débarrassée parce que jouer la grande méchante, ce n’est pas vraiment mon fort.

Sous son petit encouragement, je me lance dans ce qui ne va pas, et c’est encore une fois son côté indépendant que j’utilise. Elle est très capable de se débrouiller seule comme une grande, mais je m’en sens inutile et vide, comme si elle n’avait besoin de moi que pour des petits choses futiles. Je tente de lui expliquer cela, sans doute en prenant un risque lorsque j’utilise le terme soeur, mais au moins c’est dis. Pourtant la réaction que je provoque était aussi prévisible que le nez au milieu de la figure, elle devient soudain agressive, elle se braque, le ton a grimpé et je ne dis absolument rien, d’ailleurs je n’ai pas vraiment le luxe d’en placer une car elle enchaine très rapidement et très violemment. Ses mots font mal, ils sont blessant, insultants, c’est vrai que je n’étais pas là ces dernières années, parce que notre père me l’avait demandé, rester en dehors de la vie qu’il avait actuellement pour ne pas tout compliquer. Ce n’était pas l’envie qui m’avait manqué de venir les voir mais je me l’interdisais par la promesse que je lui avais faite. La façon dont elle termine me fait me lever, sa dernière remarque est vraiment douloureuse et alors qu’elle va déjà vers les escaliers :

- DEGAGE DANS TA CHAMBRE !

Je l’entends monter et claquer la porte, je m’effondre dans le canapé, vaincue et atterrée. Je ne sais pas quoi faire, je pensais qu’elle m’ouvrirait un peu son coeur mais visiblement ce n’est pas tant dans son intention que cela. Je n’ai même pas faim et c’est tant pis pour le repas que je laisse au chaud dans le four. Je monte dans ma chambre pour récupérer le petit short et le débardeur qui me font office de pyjama avant d’aller prendre une douche loin d’être aussi apaisante que je l’avais espérée. Je ressors et passe mes vêtements de nuit, m’abandonnant devant la télévision sans comprendre le programme, je repense à ce moment avec Olivia un peu plus tôt. Je remonte et vois de la lumière sous la porte de sa chambre, je toque à la porte et attends qu’elle me dise que je peux entrer pour entrer. Je reste sur le pas de la porte :

- Je suis désolée Olivia. Ton pè...notre père m’a demandé de ne pas venir vers Violette et toi, il ne voulait pas compliqué quoi que ça soit pour vous, pour ta mère et son couple. Alors c’est vrai que je n’ai pas été là pour toi, que je n’ai jamais eu la possibilité d’agir comme telle. Je voulais juste que ça soit clair, si je n’étais pas là c’est parce que j’avais fais la promesse à notre père. Je sais que je ne suis pas parfaite mais...

Je marque un petit blanc le temps de me préparer psychologiquement à me faire engueuler à nouveau, je la vois sur le point de parler :

- Laisse-moi finir s’il te plait. Mais je n’ai jamais pensé ou eu dans l’idée de prendre la place de ta famille ou de Violette, ni celle de ton père ou de ta mère, je ne serais jamais eux et je le sais très bien. J’aimerais que tu me donnes une chance de partager des choses avec toi, ce que tu auras envie de partager, mais je n’ai pas souvenir de t’avoir entendu proposer beaucoup de choses jusqu’à aujourd’hui. Et tu as tort Olivia, je ne veux pas jouer le rôle de ta soeur, je veux être ta soeur. Quand tu seras prête à l’accepter, je suppose que tu sauras me trouver.

Je ferme la porte derrière moi et je vais dans ma chambre, me glissant sous les draps, la laissant cogiter en espérant qu’elle comprenne ce que je voulais dire.
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MessageSujet: Re: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeMer 15 Juin - 6:56

    J’avais écouté calmement et patiemment Aurore, lorsqu’elle était venue s’expliquer avec moi, cherchant visiblement à briser la glace entre nous après cette dispute. Il était clair que j’y avais été un peu beaucoup fort avec elle, et si je n’arrivais pas à en place une sur l’instant, je regrettais déjà mes paroles, qui avaient été exagéré par rapport à la situation. Surtout que je ne le pensais pas vraiment. J’étais bien heureuse d’avoir finalement une demi-sœur qui faisait son apparition au bon moment, pour voler à ma rescousse, me sauvant d’une année à vivre en un foyer. L’idée d’aller m’excuser hanta mes pensées plusieurs d’affiliées, avant que je ne sombre dans un sommeil réparateur. Je connaissais une nuit plutôt normale, sans trop de coupures comme je pouvais en connaitre d’ordinaire. Au petit matin, de bien bonne heure, décidément bien trop tôt au vue de l’heure qu’indiquait mon réveil, je repensais toujours et encore aux paroles de ma demi-sœur. C’était moi l’idiote dans l’histoire. Je m’étais bien doutée, lorsque j’avais appris l’existence d’Aurore, que notre père n’avait pas voulu la faire entrer dans nos vies, à moi et à ma sœur, pour ne pas éveiller de questions, de jugements, de sentiments à son encore, et surtout, pour ne pas nous perturber oui. Aujourd’hui, elle était là, et surtout, elle était ma seule famille encore vivante…

    "Bon…"

    Un gargouillement sourd s’échappant de mon ventre me rappelant qu’il n’aimait pas vraiment quand je sautais un repas. Je descendais alors les escaliers le plus discrète possible, pour ne pas réveiller ma demi-sœur, filant dans la cuisine pour sortir le nécessaire du petit déjeuner, mettre la table, et tenter de préparer quelque chose de correct. Devant le réfrigérateur, les placards, je prenais soudain conscience que je n’avais pas fait attention à ce qu’Aurore prenait au petit déjeuner le matin, ni ce qu’elle aimait tout simplement en cuisine. Je réalisais alors combien j’avais été égoïste jusqu’ici, ne pensant, sans me l’avouer, qu’à moi. Un sentiment de malaise m’envahit, honteuse que j’étais face à cette constatation, cette évidence que je voyais seulement ce matin. Pour le coup, je tâchais de préparer un peu de tout, histoire d’avoir au moins une chance de taper juste dans les goûts d’Aurore, faisant chauffer à la fois du café, du lait pour un chocolat chaud, et de l’eau chaude si jamais elle préférait un thé. Puis, face à un bol, accompagné d’un Mug, je plaçais un verre de lait, accolé à un verre de jus d’orange. Regardant la table qui prenait une apparence de festin, je souriais, contente de moi…

    "Bien… ça devrait le faire là"

    Je faisais souvent cela quand je me disputais avec ma mère ou mon père, et en général, ça passait toujours bien. Il était évident qu’un bon repas, dans une bonne ambiance, aidait à pardonner ou à passer à autre chose, afin de repartir sur de bonnes bases. Mais surtout, je constatais également que ce que je reprochais à Aurore, à savoir de ne pas jouer le rôle de sœur pour la remplacer, et bien j’étais moi-même en train de le reproduire. J’agissais exactement comme-ci j’avais été chez moi, avec ma famille, usant de mes habitudes, mes stratagèmes. Sans même m’en rendre compte, je commençais à prendre mes marques, à avoir mes habitudes, et cela m’effrayant quelque peu. Décidément, j’avais tendance à faire mon nid, alors que je m’étais promis de ne pas glisser sur ce terrain là. J’avais une maison après tout. Et pourtant, je semblais bien installer ici maintenant, et j’y trouvais mon compte…

    "Et merde"

    J’haussais les épaules, soufflant contre moi-même. Ce n’était pas le moment de me prendre la tête avec toutes ces réflexions qui n’avaient que pour but, de me compliquer un peu plus la vie. Restait le journal à aller chercher dans la boite au lettres, que je ramenais prestement, et déposais sur la table de la cuisine, pour qu’Aurore puisse lire les nouvelles fraiches, tout en déjeunant. D’ailleurs, je ne savais toujours pas ce qu’elle faisait comme boulot. A croire que j’en avais rien à foutre d’elle, moi qui était connue pour être si curieuse, j’avais accompli une véritable prouesse. Quinze jours passés avec elle, sans poser quasiment aucune question à son sujet. Du coup, je comprenais sa réaction, et son ressentiment vis-à-vis de moi. Je devais clairement donner l’impression de ne pas du tout me soucier d’elle. Il faudrait que je change cela, mais lentement. Je ne tenais pas à inverser complètement la vapeur, de façon trop rapide et prématurée. Prenant place devant la table, je commençais à beurrer quelques tartines, tendant l’oreille pour essayer de guetter le moment où Aurore se lèverait…

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MessageSujet: Re: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeMer 15 Juin - 12:27

Premier clash visiblement entre ma demi-soeur et moi. Je ne pensais pas que ça surviendrait tout de suite au bout de deux semaines, mais visiblement mon intrusion dans la salle de bain avait eu tendance à forcer le destin, c’est vrai que j’aurais dû toquer, je ne souffre pas de pudeur mais elle a parfaitement le droit de l’être...Et de vouloir de l’intimité pour elle-même. Cependant, ce qui s’était dis ce soir-là avait été bien douloureux, elle voulait qu’on se dise ce qu’on aime et ce qu’on aime moins chez l’autre, à chaque fois un aspect positif et un aspect négatif de l’autre personne ainsi que des solutions pour remédier au négatif. Elle appréciait mes efforts sur la cuisine mais elle détestait que je ne toque pas avant d’entrer, très bien à l’avenir je toquerais et j’attendrais d’avoir sa bénédiction pour entrer dans la salle de bain, sa chambre et tout autre endroit qu’elle pourrait éventuellement occuper. C’est vrai qu’elle est une adolescente, rien ne me prouve qu’elle ne finira pas par avoir un garçon dans sa chambre et il est vrai que d’entrer et la surprendre avec lui serait vraiment très gênant. Oui à l’avenir je tâcherais de toquer pour ne pas la déranger ou la surprendre nue...Voir carrément en plein ébat avec un petit ami parce que je dois avouer que ça, ça serait vraiment très...déroutant. Et que je n’ai pas envie de rendre les choses plus compliquées qu’elles ne semblent déjà l’être.

J’étais allée m’excuser, du moins lui parler, sans lui laisser le temps de répondre pour éviter une autre réaction purement et simplement sanguine qui ferait aussi mal que de m’entendre dire que je ne serais jamais sa soeur...ou plus ou moins c’était ce qu’elle avait dis ou voulu faire comprendre. J’étais allée dans mon lit, directement pour me coucher sans même pas faire semblant de lire parce que j’étais bien trop retournée par ce qui s’était dis et que ça tournait dans ma tête comme un vieux disque rayé, revenant sans cesse à ces mots « T’es pas ma soeur ». Moi qui pensait que mes efforts payaient, je m’étais visiblement trompée, en tout cas, je m’étais excusée plus ou moins et j’avais dis ce que j’avais sur le coeur, je lui ai expliquée pourquoi je n’avais jamais pu faire partie de sa vie d’avant l’accident et j’espérais qu’elle comprenne. Elle était intelligente, j’en avais déjà eu la preuve en voyant ses résultats scolaires, elle était très douée et déterminée et visiblement elle savait parfaitement réfléchir à des problèmes, alors j’espère que celui-là ne sera pas obscurci par ses ressentis personnels. Je finis par m’endormir sur ses pensées, me réveillant comme à mon habitude de très bonne heure.

Olivia dormait encore quand je suis descendue pour récupérer Thor avant d’aller courir, courir me faisait du bien et le husky avait toujours un besoin maladif de se défouler, alors il ne s’en plaignait pas. Il faisait même assez beau ce matin, une légère brume qui donnait une humidité pas franchement agréable, mais le soleil semblait avoir pour ce samedi un ciel parfaitement dégagé. Et après une bonne heure et demi de course, je rentrais à la maison, j’avais visiblement épuisé le pauvre Thor qui tirait méchamment la langue, il serait content de retrouver son eau et son panier dans la cuisine apparemment. Cependant, je n’avais pas pensé en rentrant qu’une surprise m’attendrait, le husky file directement dans la cuisine tandis que j’y vais, attirée par la bonne odeur qui se laisse sentir. Je n’entre pas dans la cuisine, je me contente d’une regard, un coup d’oeil pour voir Olivia préparer son petit déjeuner et apparemment le mien ? Je souris à cette pensée qui me touche et je file sous une douche rapidement, revenant en jean et t-shirt et lui souriant :

- Bonjour !

Un peu d’entrain, un sourire chaleureux, je me retiens d’un baiser sur la joue comme le ferait une soeur parce que...elle fait un effort mais je ne suis pas encore forcément sa soeur pour autant. Je ne sais pas vraiment quoi dire d’autre et finalement :

- Je voulais m’excuser d’avoir crié hier soir, j’y ai réfléchis et je crois que je pourrais te donner l’impression de vouloir sauter les étapes et d’oublier la phase « apprendre à se connaitre ». En tout cas, je te remercie pour ce que tu as préparé.

Je me sers un café et m’assois, espérant qu’elle va s’assoir pour discuter, je décide d’essayer de forcer un peu le destin :

- Je ne te l’ai pas proposée jusqu’à aujourd’hui mais si tu as des questions sur moi, tu ne dois pas avoir peur de les poser.
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MessageSujet: Re: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeJeu 16 Juin - 7:18

    Aurore semblait de bonne humeur en cette matinée, alors qu’elle venait me rejoindre à table, les cheveux encore mouillés. Elle sortait très certainement de la douche, impression renforcée par le doux parfum qui se dégageait de sa chevelure justement. Je restais quelques instants à la fixer d’un regard complice, cherchant en son visage quelques traits de famille, essayant de trouver une ressemblance avec mon père. Malheureusement pour moi, depuis quelques jours, plus je tentais de revoir en mon esprit, l’image de ma famille, et plus j’avais de mal à la visualiser justement. Cela commençait même à m’inquiéter sérieusement. Il me restait les photos certes, mais ce n’était pas la même chose. Chassant cette idée de mon esprit de ma tête rapidement, j’étais décidée aujourd’hui à faire la « paix » avec ma demi-sœur. A sa proposition de pouvoir poser des questions, je lui souriais alors, enchantée face à cette permission que j’attendais depuis pas loin de deux semaines maintenant. Au passage, je notais dans un coin de ma tête qu’Aurore buvait du café le matin. Ca pourrait toujours servir par la suite…

    "Bah… justement, vu que tu en parles… je me demandais si tu avais quelqu’un dans ta vie ?"

    Une bouchée de céréales que j’engloutissais avec appétit, presque férocité, car n’oublions pas que je n’avais pas mangé la veille au soir, et mon estomac semblait prendre sa revanche en ce début de matinée, et je regardais toujours Aurore, finissant d’avaler ce que j’avais en bouche…

    "Je te vois jamais sortir les soirs, ou alors tu le fais quand je dors. Pis tu es pas trop au téléphone non plus…. Et vu que tu as pas trop de photos chez toi… bah je me posais la question. Mais pas que je t’espionne hein !"

    Je préférais le signaler avant de lancer de nouveau un malaise entre nous. Bon, peut être qu’effectivement, sans le montrer, je l’espionnais un peu, mais qui ne l’aurait pas fait à ma place ? C’est vrai, après tout, je vivais avec elle, sous son toit, et je ne savais quasiment rien d’elle. C’était pas le moment de se rendre compte qu’elle était une sérial killeuse par exemple. Là, fallait que j’arrête de regarder la télévision par contre. D’ailleurs, pour l’encourager à répondre, et lui donner envie de continuer un peu sur ce terrain, je décidais de prendre les devants en me confiant aussitôt sur ce sujet que je venais d’aborder…

    "Moi j’ai personne… je trouve les mecs de mon âge un peu trop cons et bornés."

    Au moins, chacune y mettait du sien, et on pouvait avancer ainsi plus sereinement. Continuant de manger avec un appétit non feint mes céréales, je buvais également une bonne gorgée de mon verre de jus d’orange, n’en finissant pas d’examiner le visage de ma demi-sœur, la contemplant avec curiosité, et aussi une certaine forme de tendresse. A bien la regarder attentivement en cette matinée, j’en venais à me dire qu’elle était une belle jeune femme, et que les hommes devaient être sensibles à son charme. Avalant ma bouchée, je ne pouvais m’empêcher de poser aussitôt une autre question, qui en amènerait une autre. Des fois, je savais bien calculer mon coup oui…

    "Pis j’voulais savoir aussi… t’as prévenu à ton boulot que tu étais ma tutrice ? Enfin que je vivais chez toi maintenant quoi…. peut être que t’es pas obligée de le signaler là où tu bosses j’sais pas… mais j’me demande n’empêche dans quoi tu peux bosser… Moi j’sais pas pourquoi, j’te vois prof"

    Je souriais avant de rigoler franchement, amusée par cette révélation, projection que je m’étais faite de ma demi-sœur depuis les premiers jours chez elle. Après tout, elle était organisée, possédait une discipline de vie certaine, travaillait à des horaires qui pourraient coller avec ce genre d’emploi. Et puis, elle était jeune, donc, pouvait très bien enseigner depuis peu, et surtout, tout chez elle me rappelait ma professeur d’histoire…

    "Nan mais j’sais pas après… j’te dis ça parce que t’es jeune… t’as des horaires qui pourraient coller avec un emploi de prof…. Pis tu parles pas trop de toi, surement parce que tu le fais pas avec tes élèves… t’es plutôt rigoureuse dans ta discipline de vie j’dirais comme ça… enfin voilà quoi… tu ressembles un peu à ma prof d’histoire"

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MessageSujet: Re: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeJeu 16 Juin - 10:41

Et si c’était moi qui me trompait finalement ? Si tous les efforts que je voulais faire avec ma soeur n’en était pas et que j’avais tort de penser que je faisais ça pour que les choses aillent bien. Peut-être que mes efforts n’en étaient pas vraiment pour elle, qu’elle considérait que ce que je faisais était normal alors que je pensais bien faire. Je doute cependant avoir fais quoi que ce soit jusqu’à aujourd’hui qui me vaille de m’entendre dire que je ne suis pas sa soeur mais peut-être que c’est moi qui suit entièrement dans l’erreur finalement, peut-être qu’au final c’est elle qui a raison, que je ne suis pas sa soeur mais que j’essaie de l’être...en vain. La question était de savoir si elle était prête à faire des efforts elle aussi, mais n’étais-je pas un peu hypocrite de juger qu’elle ne faisait aucun effort ? Jusque là tout avait fonctionné, c’était sans doute parce que nous y avions mis un peu du nôtre elle comme moi. Mais ce matin,je fais une invitation pour qu’elle me connaisse mieux, je lui propose de poser les questions qui lui brulent les lèvres et ça ne tarde pas à tomber, directement sur la question d’une éventuelle relation que je pourrais avoir.

Curieusement, je ne pensais pas que ça serait la première question qui lui viendrait mais maintenant qu’elle était posée, une seconde de réflexion me permettait de comprendre que si un homme entrait dans ma vie à présent, il entrerait aussi dans celle de Olivia avec une place qui devrait ressembler un peu à celle d’un père. Je n’y avais pas pensé jusque là, mais pourtant c’était si évident que ça avait tendance à m’avoir échappé. Si quelqu’un entre dans ma vie à présent, cette personne entrera aussi dans la vie de Olivia. Elle explique qu’elle ne me voit pas sortir ou que je le fais quand elle dort, elle a pourtant raison, je ne sors pas vraiment, je n’ai pas vraiment grand monde à qui téléphoner mon métier avait tendance à ne pas générer beaucoup d’amitiés parce qu’il faut constamment mentir sur ce qu’on fait et que ça finit à la longue par être épuisant et franchement désagréable de ne jamais pouvoir dire la vérité quand on se rapproche des gens. Je peux comprendre son inquiétude cependant, elle est concernée par l’entrée de quelqu’un de ma vie, comme elle sera concernée si je devais sortir et la laisser seule, pas que je la crois incapable de prendre soin d’elle comme une grande. Elle me dit n’avoir personne parce qu’elle trouve les mecs de son âge cons et bornés, j’en souris :

- Il ne faut pas trop leurs en demander, ce ne sont que des hommes. Tu as raison me concernant, je n’ai personne dans ma vie et le fait que je sorte peu doit jouer. Je ne suis pas trop sortie ces derniers temps, je ne voulais pas te donner l’impression de t’abandonner le soir ou de fuir mes responsabilités. Enfin c’est la bonne excuse, en réalité je ne suis pas trop du genre à sortir, je n’ai pas grand monde avec qui sortir et sortir seule pour faire la pauvre fille dépressive, ce n’est pas vraiment mon truc.

Je lui souris et je rajoute :

- C’est papa qui m’a dis un jour « Il y a une personne pour chacun d’entre nous là-dehors quelque part, il faut juste que tu sois assez patiente pour la rencontrer ». Soit patiente, tu trouveras quelqu’un.

Et voilà le thème de mon travail qui vient sur le tapis, j’écoute ce qu’elle me dit, je crois qu’elle est gênée de parler de ça ou qu’elle ne sait pas vraiment où elle veut en venir, je ris quand je l’entends me dire qu’elle me verrait bien en prof à cause de mes horaires, que je ne parle pas beaucoup de moi, que je suis rigoureuse dans ma façon de vivre et que je ressemble à sa prof d’histoire, prenant un air trop sérieux pour ne pas être ironique :

- Attention à ce que tu dis quand même, rappelles-toi que je la rencontrerais ta prof d’histoire à la réunion parents/profs.

Petit rire amusé pour lui faire comprendre que je ne pense pas vraiment ce que je viens de dire :

- Tu as raison de dire que j’ai un style de vie très encadré et que je parle très peu de moi mais je suis loin d’être prof. Et « là » où je bosse ils le savent déjà puisque je travaille à mon compte. Je suis coach de vie et je travaille en indépendante. Quand les gens ont une baisse de morale, quand leur couple s’enlise ou qu’une déprime s’installe, qu’il y a un soucis physique, j’aide les personnes à aller mieux et revenir à des sourires. Je côtoie beaucoup de détresse, ça n’aide pas vraiment à sortir et trouver quelqu’un, ma routine bien rangée me permet de ne pas perdre les pédales mais depuis deux semaines que tu es là, je ne me suis jamais sentie aussi vivante. Je me sens plus impliquée dans ma vie personnelle, prendre soin de toi même si tu n’en as pas franchement besoin, ça me fait beaucoup de bien.

Un nouveau petit sourire :

- Je voulais mettre ça au clair aussi. Je ne te vois pas comme un boulet ou quoi que ce soit de négatif. Je savais que les débuts seraient hasardeux, je savais que je ne serais pas parfaite mais ta présence fait beaucoup de bien dans ma vie, tu es un vrai petit rayon de soleil...quand tu ne me cries pas dessus.

Petit sourire moqueur, souvenir de la veille et de ce qui semblait déjà un souvenir effacé :

- J’ai eu ton auto-école au téléphone hier, ils ont la date de ton examen pour le permis, j’ai dis que tu rappellerais pour confirmer si tu veux y aller ou pas.




[NB : Le permis voiture se passe à partir de 17 ans en Angleterre]
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MessageSujet: Re: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeVen 24 Juin - 10:57

    La bonne humeur s’était de nouveau installée entre nous, et j’étais plus que ravie qu’aucune de nous de deux ne retiennent les travers de l’autre, notamment cette dispute que nous avions eut. C’était très certainement une étape obligée dans la construction de notre duo, de cette relation naissante qui s’élaborait petit à petit entre moi et ma demi-sœur, mais la vivre pour de bon, restait une tout autre affaire. Si j’avais blessé Aurore par mes mots, aussi tranchants qu’une lame parfois, sa réaction m’avait interloqué aussi, et j’en avais été peiné. Il nous restait à chacune à progresser, à faire encore des efforts, en vue d’une cohabitation heureuse. Un exercice qui demanderait beaucoup, un investissement certain, et surtout des concessions de la part de chacune. Mais petit à petit, au fil des jours, depuis mon arrivée dans son duplex confortable, j’éprouvais de plus en plus ce désir de faire quelques pas vers elle, pour m’intégrer un peu plus dans son monde. Après tout, ce n’était pas non plus à elle de faire tous les efforts, et de s’intégrer à mon monde à moi. Ma vie ne serait, de toute façon, plus jamais comme avant, et si je souhaitais ouvrir les yeux, et me faire un peu plus réaliste quant à ma situation, Aurore restait effectivement ma seule famille vivante. Autant dire que je n’avais pas le droit de gâcher cette ultime chance pour moi. Je souris en la voyant rire, se faisant un brin moqueuse, ce que j’appréciais particulièrement. Car après tout, je trouvais là dedans, un nouveau point commun, peut être même un trait de famille. J’étais, moi aussi, tout comme elle, aussi moqueuse…

    "Je trouve ça assez marrant tu vois… j’aurais jamais pensé que tu pouvais exercer ce genre de métier… surtout que bon…"

    Ne sachant pas vraiment comment exprimer le fond de ma pensée, car ne souhaitant pas rejeter de l’huile sur des braises encore chaudes peut être, je prenais le temps de réfléchir à mes mots, les choisir, décidée à garder ma bonne humeur, et cette envie de nouer un début d’amitié entre Aurore et moi à l’esprit…

    "Enfin, j’veux dire… tu donnes conseils aux autres, tu les aides, et je trouve ça vraiment génial… mais du coup, tu me donnes l’impression de pas vraiment mettre en pratique tes propres conseils. Je me trompe ?"

    Pas que je ne souhaitais lui balancer en pleine figure, son style de vie qui n’était, de toute façon, pas le mien, mais plutôt, je me souciais de son bonheur, de sa vie tout simplement. Etre seule ainsi, ce n’était jamais bon. Et si Aurore avait su être là pour moi, dans ces instants tragiques que je pouvais vivre, il me faudrait aussi apprendre à être là pour elle…

    "Je juges pas ta vie, ne crois pas ça Aurore… juste que ça m’interpelle on va dire. Mais je te remercie en tout cas d’être là pour moi. J’apprécie, même si je sais peut être pas bien te le montrer encore."

    Voilà que je me mettais à la remercier. Quelque part au fond de moi, j’éprouvais ce besoin de toute façon. Et si je gardais volontiers mon sourire détendu, sincère et agréable, je me retrouvais à faire une grimace en entendant ma sœur me parler de mon permis…

    "Oh l’auto école…"

    Là pour le coup, je ne l’avais pas vu venir. Un sentiment de malaise m’envahit, tandis que je me voyais au volant d’une voiture. Si j’avais aimé faire mes heures de conduite, apprendre à conduire, je restais aujourd’hui très mal à l’aise face à cette idée, surtout après que ma famille eut été décimé dans un accident de la route…

    "Je sais pas si je suis prête pour ça… je le sens pas… "

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MessageSujet: Re: Two weeks later [PV Olivia] Two weeks later [PV Olivia] Icon_minitimeVen 24 Juin - 11:24

Ca allait beaucoup mieux que la veille, il faut dire que nous nous étions toutes les deux emportées, ses mots avaient vraiment été blessants, je faisais des efforts pour la faire sentir dans une famille avec moi et elle me disait que je n’étais pas sa soeur. Mon sang n’avait fais qu’un tour, et elle allait déjà vers sa chambre quand je lui ai crié d’y monter, je me sentais mal d’avoir été ainsi avec elle, c’est sûrement pour ça que ce matin j’ai épuisé le pauvre Thor à courir autant, pas qu’il n’aime pas se dépenser mais là j’avais beaucoup de choses à faire sortir en courant et je l’avais fais. Désormais c’était un exercice de style qui s’orchestrait dans cette cuisine, nos efforts semblaient encore reposer sur une très fine couche de glace qui ne demandait qu’à se briser, alors il fallait faire attention à ce qu’on disait, aux mots choisis, pour l’une comme pour l’autre. Bien sûr, je suis l’adulte, je pourrais être celle qui commande et décide mais je vois déjà Olivia comme une adulte, non seulement parce qu’elle en donne vraiment l’impression, elle est très adulte et indépendante, mais aussi parce qu’elle traverse quelque chose de vraiment grave avec à la fois du courage et du brio. Je reste épatée devant ce petit brin de femme, c’est peut-être par honte ou par crainte d’être jugée qu’elle n’a jamais pleuré devant moi, mais je ne crois pas qu’elle soit effondrée ou détruite, j’espère qu’elle viendrait vers moi si c’est le cas...Comment expliquer cela sans risquer de la froisser encore ? Un jour peut-être si on en vient à parler de sa famille, cela semblerait une très bonne idée.

Pour l’heure pourtant, c’est sur moi que la discussion vient à s’axer, ses remarques me font sourire même si elle ne finit pas sa phrase et que je me demande vraiment comment la suivante va commencer, par quelque chose de bon ou alors de vraiment mauvais ? De toutes évidences, à voir sa façon de se tenir et de sembler un rien absente, je comprends qu’elle cherche ses mots, qu’elle cherche quoi dire, sa remarque est très juste, je n’applique pas vraiment les conseils que je donne, oser aller vers les gens et se risque à l’aventure sociale, ce genre de choses, je le mets peu en pratique pour moi et je la remarque loquace de l’avoir déjà remarqué :

- Tu as parfaitement raison, je ne peux pas te contredire sur ça, je conseille aux gens de sortir, d’oser aborder d’autres personnes, certaines fois parce que les célibataires solitaires ne sont pas vraiment les plus nombreuses rencontres que j’ai fais. Mais certains métiers sont à double-tranchant, à voir ce qui va mal chez les gens, j’ai parfois l’impression qu’il n’y a que ça. Pourquoi crois-tu que ta présence me fasse autant de bien ? Parce que je sais...je crois du moins, que si un jour je devais ne pas aller bien, tu seras là pour me rassurer. Et ça fonctionne dans les sens, si tu as besoin un jour de te confier ou juste de pleurer sur une épaule, je serais là.

La suite est un brin plus légère quand elle dit qu’elle m’apprécie même si elle a du mal à me le montrer pour le moment, je lui souris, caressant sa joue dans un réflexe presque maternel et dans un geste plein de douceur :

- Pas d’inquiétude, je ne le fais pas pour les merci, que tu m’apprécies est un plus non négligeable et si tu te demandes comment tu pourrais le montrer, rien qu’un petit sourire ça me suffit largement...mais si tu préfère un câlin, je ne t’en blâmerais pas.

Encore un peu d’humour la narguant, c’est vrai que nous n’avons encore eu de moments un peu plus tendre, trop tôt sans doute, ça ne m’a pas empêché de passer voir si elle dormait et de la recouvrir mais ça s’arrêtait là et elle n’en était même pas consciente. Le sujet de l’auto-école semble beaucoup moins l’emballer, après ce qui est arrivé à sa famille, je peux le comprendre, mais je crois que c’est une mauvaise idée de renoncer :

- Je ne te forcerai pas mais je crois que ça serait une mauvaise idée de renoncer sans quoi la peur va s’installer définitivement et le permis est devenu essentiel aujourd’hui. Je ne veux pas faire la moralisatrice mais je pense quand même que tu devrais le passer, si tu veux je connais quelques endroits tranquilles où tu pourras rouler un peu avec moi pour voir comment tu te sens.

Maintenant semble presque le bon moment pour parler de ses parents, je prends une inspiration de courage et :

- Je ne sais pas si le sujet est tabou, alors je te prie de me pardonner si j’aurais dû me taire, mais nous n’avons pas parlé de ta famille depuis l’accident et je me suis dis que tu pourrais vouloir en parler, il ne faut pas te gêner à venir me trouver. Même au milieu de la nuit si ça t’empêche de dormir.
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